Paul Guillaume et Amedeo Modigliani, une précieuse rencontre

Publié le 7 Novembre 2023

Le Musée de l’Orangerie s’attache à nous faire découvrir la relation professionnelle entretenue entre le peintre italien Amedeo Modigliani et son marchand, Paul Guillaume. Le peintre est installé à Paris depuis 1906 et grâce Paul Guillaume, sa carrière va connaître un certain succès. Leur histoire va durer 6 ans, entre 1914 et 1920, année du décès du peintre.

En 1906, Amedeo Modigliani s’installe à Paris. Il rencontre trois ans plus tard, un autre artiste exilé, le sculpteur roumain Constantin Brancusi. Modigliani s’initie à la sculpture et s’y consacre presque exclusivement jusqu’en 1914. Et de façon tout aussi brutale, il reprend la peinture de 1914 à 1920, produisant de nombreux œuvres, essentiellement des portraits. C’est le cœur de cette exposition qui présente les cinq peintures conservées au Musée de l’Orangerie, ainsi qu’une centaine de toiles, une dizaine de sculptures, et une cinquantaine de dessins.

C’est grâce au poète Max Jacob, que Modigliani rencontre en 1914, Paul Guillaume. Ce dernier débute en tant que marchand et pour soutenir la production de Modigliani, lui loue un atelier à Montmartre. Durant les deux années qui suivent, quatre portraits du mécène sont réalisés (1915-1916). Ce sont d’ailleurs deux d’entre eux qui débutent cette exposition : on y découvre un jeune homme, âgé de 23 ans, élégant, sûr de lui, regardant droit dans les yeux le spectateur.

Et l’on découvre l’intérêt particulier de Modigliani pour les arts africains. En effet, le peintre s’intéresse aux cultures anciennes, notamment l’art grec que l’on retrouve dans les sculptures telles que La Tête, librement inspirée de l’art cycladique. Mais aussi à l’art africain qu’il étudie depuis 1909 lorsqu’il le découvre au Musée Ethnographique de Paris. Il rejoint en cela son marchand qui mêle dans sa galerie, Art Premiers (africains et océaniens) et Art Moderne. Pour montrer cette influence, des statues issues des cultures Kota ou Fang sont mises en parallèle de portraits réalisés par Modigliani.

Les salles suivantes sont richement dotées de portraits d’intimes comme les femmes qui ont partagées la vie du peintre : l’écrivain britannique Béatrice Hastings, la femme de son deuxième marchand, Hanka Zborowska ou sa dernière compagne et mère de son unique enfant, Jeanne Hébuterne. A leurs côtés des portraits de femmes et d’hommes tels que Le jeune Apprenti, Jeune fille brune assise ou bien encore L’enfant gras. Enfin, afin de montrer tout l’intérêt de Modigliani pour la littérature, on découvre les portraits de Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire ou Max Jacob ou d’artistes comme celui de Moise Kisling.

Enfin un point important de cette exposition : la diffusion de l’œuvre de l’artiste par Paul Guillaume. A noter que toutes les œuvres présentées ont un rapport étroit avec ce dernier, qu’elles lui aient appartenu, aient été vendues par lui ou aient été commentées dans sa revue Les Arts à Paris. Grâce à cette collaboration Modigliani a été introduit sur le marché français et américain, même après sa mort en 1920, et cela jusqu’au décès de Paul Guillaume en 1934.

Une exposition importante permettant d’appréhender la relation entre deux hommes passionnés.
Musée de l’Orangerie
Jardin des Tuileries
Paris 1er

Amedeo Modigliani, un peintre et son marchand
Exposition jusqu’au 15 janvier 2024.

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #Expositions

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article