I AM Magazine N° 13
Publié le 13 Avril 2023
Pamela Takiff, les traces du temps
Pour soulager ce quotidien difficile, la photographie est pour Pamela, un exutoire heureux qui lui permet de retrouver son équilibre. Depuis cinq ans maintenant, elle concentre son travail sur le beau dans l’inattendu. La beauté est partout : dans une porte cassée, dans un volet descellé, dans une peinture écaillée, dans les traces de rouille. “Il n'y a pas de limites aux endroits où l'on peut découvrir de belles images.“ Elle trouve l’inspiration chez le français Henri Cartier Bresson pour sa capacité à capturer un instantané ou le japonais Kenzo Okada pour la perfection de son minimalisme comme elle le souligne.
Pamela trouve du beau dans les traces laissées par le temps, elle raconte une histoire grâce à une déchirure dans un papier collé sur un mur, une machine agricole laissée à l’abandon dans un village médiéval, des flocons de neige collés sur une vitre sale, des hiéroglyphes sur les murs corrodés d’un chantier de construction dans un lointain pays. Elle propose sa vision du beau à travers des formes, des morceaux, des pièces, des couleurs, et c’est à nous de trouver notre version du beau. Elle n’impose pas son interprétation, elle nous invite à découvrir que le beau n’est pas parfait, qu’il n’est pas régulier, mais qu’il est là, caché. A nous de faire la démarche pour le trouver. C’est sans doute cette démarche qui a interpellé le jury de la Nationale des Beaux-arts qui l’a sélectionnée dans le cadre de leur salon annuel en septembre dernier à l’Orangerie du Senat.