Publié le 22 Juin 2023

Exposition du 7 juillet – 18 septembre 2023

Du vendredi 7 juillet au lundi 18 septembre 2023, la Mairie de Cannes présente à la Villa Domergue, une exposition consacrée à l’œuvre de Jean-Gabriel et Odette Domergue, couple d’artistes à l’origine de ce paradis cannois.


Les époux Domergue s’installent à Cannes dès le début des années vingt pour participer à la haute saison cannoise (l’hiver à l’époque). Ils séjournent dans la villa Canaletto à la Bocca, route de Fréjus, et partagent leur vie entre Cannes et Paris, passant six mois par an sur la côte d’Azur. Dès cette époque, leur villa était le lieu de fêtes et réjouissances exceptionnelles qui rythmaient la vie mondaine de la ville.


En 1926, le couple Domergue achète un terrain faisant partie du lotissement Isola Bella, situé sur les hauteurs de Cannes et avec l’aide des architectes Emile Molinié et Charles Nicod, ils conçoivent la maison de leurs rêves, inaugurée en 1936. Elle est élaborée avec des matériaux prélevés sur le terrain. Le jardin de la villa s’inspire d’un dessin à la sanguine d’Honoré Fragonard, représentant la villa d’Este située à Tivoli, non loin de Rome. D’une superficie de 1.5 hectare, il abrite un chemin bordé de cyprès conduisant à la villa et est peuplé de sculptures d’Odette Domergue.


Le 19 novembre 1967, Odette Domergue ouvre les portes de la villa au public pour présenter des œuvres de son époux. À sa mort le 17 novembre 1973 elle lègue la villa et son contenu à la ville de Cannes. Le legs est définitivement accepté le 22 août 1979. Depuis 2000, le couple repose dans les jardins de la villa, dans un tombeau réalisé par Odette Domergue. En 1993, la villa et ses jardins sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques.

 

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Publié le 7 Juin 2023



Pablo Picasso mourait le 8 mars 1973, laissant derrière lui une œuvre monumentale que se partageront ses enfants, ses petits-enfants et l’Etat Français. Grâce à la dation réalisée par les héritiers du peintre espagnol, sont nés notamment le Musée Picasso à Paris, le Musée Picasso à Antibes et la Fondation Picasso à Barcelone. Pour célébrer le cinquantième anniversaire de cette disparition, le Musée Picasso d’Antibes a choisi de revenir sur les dernières années de vie de l’artiste, de 1969 à 1972. Pour ce faire, 40 œuvres ont été sélectionnées et prêtées par le Musée National Picasso et des collectionneurs privés.

Cette exposition fait ainsi écho aux deux dernières expositions présentées au Palais des Papes en 1970 puis en 1973. A cette époque, le maître a lui-même choisi les œuvres qu’il souhaitait montrer, sans réel fil conducteur. Il s’agissait plutôt d’une ballade dans ses dernières créations : des grands formats aux cadrages rapprochés. Mais ces expositions ont été mal reçues par le public : au-delà du grand nombre présenté, près de 200, les peintures étaient accrochées trop près les unes des autres, et pour beaucoup ont été considérées comme crues et brutales.

Les années 70 sont marquées par les nouvelles recherches que sont les happenings, l’art conceptuel, le minimalisme. La mort en 1954 de Matisse fait dire à Picasso qu’il est le dernier représentant des grands peintres. Il craint que l’académisme disparaisse, lui qui est un grand dessinateur. De plus, il est profondément marqué par son opération de l’estomac. Elle date de 1965 mais la convalescence fut longue et douloureuse, et surtout, celui qui s’appelait le Minotaure, ce personnage fort, très sexualisé, a perdu sa libido. Il se sent diminué et il retranscrit dans ces œuvres cette perte. Les peintures sont brutales et pour certaines, très érotiques. Le phallus, symbole même de ce qu’il était, est régulièrement présent comme dans la toile intitulée Dimanche. Autre aspect important, Picasso commence à dater ses peintures, comme si l’urgence de créer passe aussi par la marque du temps à imprimer sur la toile.

L’influence espagnole est visible dans de nombreuses œuvres : les couleurs sont chaudes, vives, de vrais camaïeux de rouge et des traits jaunes symbolisant le drapeau espagnol. Et les sujets sont, dans la première salle, liés à des personnages forts, virils comme le Mousquetaire, épée, costume militaire et feutre sur la tête. Et l’on retrouve dans ces dernières œuvres tout ce qui caractérise Picasso : la composition, la lumière, la ligne, la deuxième dimension, et la maîtrise de la couleur.

La tradition étant importante, Picasso l’inclut dans plusieurs œuvres, notamment la Femme à l’oreiller. Ce nu déconstruit est à voir de loin afin de mieux percevoir la position inspirée du Bain Turc signé Ingres. Le classicisme reste vital pour l’artiste, et pourtant il montre également qu’il est capable de mélanger toutes les techniques : tachisme, amas de peinture, lavis. Il ose tout, il fait « sauter » les dernières barrières, mais évoque aussi ce qu’il a apporté à la peinture, la deuxième dimension. Un portrait est représenté de profil et de face, comme dans le Baiser datant de 1969 : Picasso est représenté de face, Jacqueline de profil, en totale soumission à son époux.

Et l’on termine par une salle de portraits où tout ce qu’il a peint, dessiné, interprété, réinterprété, est présent : la couleur, les deux dimensions, l’Espagne, la littérature. Tout ce qu’est Picasso.

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Rédigé par Bénédicte LECAT

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