Publié le 24 Juin 2025
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Pour la première fois, le Musée National Marc Chagall consacre une exposition et une monographie complètes à la mosaïque, une facette majeure et pourtant méconnue de l'œuvre de l'artiste. Une exploration chronologique des 14 projets de Chagall est proposée, enrichie de documents inédits, de maquettes et de prêts exceptionnels. L'exposition est visible jusqu'aux Journées du Patrimoine en septembre 2025, avant de rejoindre Ravenne en octobre.
C'est en 1954, lors d'une visite à Ravenne, que Marc Chagall est fasciné par les mosaïques byzantines. Quatre ans plus tard, il transpose "Le Coq bleu" en tesselles, une commande du Gruppo Mosaicisti. Cette rencontre marque le début de son engagement dans cet art ancestral. En 1962, la rencontre avec Kadish Luz, président de la Knesset, mène à la commande monumentale de 1969 : "L'histoire du peuple juif" à Jérusalem, un ensemble de douze mosaïques de pavement et une grande murale. Le musée propose d'ailleurs de "marcher sur" des exemples de ces œuvres via des stickers au sol.
En France, la collaboration avec le mosaïste Lino Melano (recommandé par Severini) est déterminante. Pendant une décennie, ils créeront ensemble des pièces emblématiques comme "Le Grand Soleil" (offert à son épouse), l'imposant "Ulysse" pour la faculté de droit de Nice, ou "La mythologie Orphée".
À 80 ans, Chagall enrichit son musée avec la mosaïque du prophète Élie, une œuvre de plus de 7 mètres, reflétée dans le bassin. Inspirée des synagogues antiques et intégrant ses petites-filles jumelles, elle est un chef-d'œuvre de composition.
Avec Tharin, il réalise les "Amoureux de Vence" et une gigantesque mosaïque de 270 m² sur les quatre saisons pour une banque de Chicago, initialement refusée en façade. D'autres commandes d'envergure suivront, telles que "Le repas des Anges" pour la chapelle Sainte Roseline et "Moïse sauvé des eaux" à Vence, son dernier projet inauguré.
Même après sa disparition en 1985, son héritage mosaïque perdure : "Le Fleuve vert" est transposé par Heidi Milano à Saint-Paul-de-Vence, et des œuvres comme "Orphée" rejoignent des collections prestigieuses comme la National Gallery de Washington.
Une occasion unique de (re)découvrir le génie de Chagall, jusqu'aux Journées du Patrimoine en septembre 2025.