I AM Magazine N° 7

Publié le 7 Avril 2023

Gorfi, acteur et témoin

Philippe a pour thèmes favoris le paysage et les instantanés de la vie de tous les jours, que cela soit par l’émotion ressentie ou par la seule volonté d’aborder un sujet sociétal, philosophique ou politique. Si l’on prend l’exemple de l’Anniversaire, c’est toute la tristesse d’un enfant ignoré par ses parents le jour de la célébration de sa naissance, tant sont-ils préoccupés par leurs téléphones et métiers. Philippe évoque ainsi l’absence de communication malgré tous les outils existants depuis plus d’une quinzaine d’années.

Il trouve son inspiration chez Monet et Canaletto notamment pour leur génie créatif mais aussi pour leur approche de la couleur et du rendu de la lumière dans leurs toiles. On est ici face à deux tempéraments et deux artistes opposés dans leurs expressions. Les œuvres de Canaletto, peintre du XVIIIe siècle italien, sont marquées du sceau de la rigueur géométrique de la perspective avec un jeu d’ombres et de lumières marqué, auquel s’associe la vie trépidante sur les eaux du Grand Canal à Venise. Il choisissait très précisément la lumière, le moment de la journée, et l’atmosphère qu’il souhaitait distiller dans sa peinture. De l’autre le maître des nymphéas et de l’impressionnisme, Claude Monet, qui propose parfois une variation autour d’un même thème : la Cathédrale de Rouen, Etretat, les Meules. Tout n’est qu’étude de la lumière et de son impact sur les lieux, les objets. Ainsi les paysages tels que Toscana ou Rêve de Nature sont lumineux, très colorés et emplis de joie. Tout l’été est présent dans ces œuvres. Idem pour la Rivière bleue : le bleu intense de cette petite rivière vous invite au plongeon et vous propose de vous laisser porter au-delà du tableau. Les paysages sont clichés mémoriels, des instantanés figés dans l’esprit et ils sont le reflet des émotions de l’artiste.

Philippe is also inspired by the primitive arts: African art and Amerindian art, particularly in the form of these characters and their outfits. We find this inspiration in Fashion Week with women wearing very colorful dresses and outfits, with elaborate hats. There is also this idea of a checkerboard integrated into the fabrics of the African outfits, but the palette is now limited to those of the Italian Harlequin character with a dominant of red, green, black, yellow. Philippe explains that he limits his color palette to primary colors. Why this Italian inspiration? Undoubtedly because the Harlequin character is the symbol of fickleness and human failings. He is also the instrument of man's reflection, and he pushes him to think about the society in which he evolves. Paintings such as Slow Death, from the Venice series, or Social Life reflect a society disconnected from reality on the one hand (the characters have their heads in their phones, a bit like in L’anniversaire) and environmental damage on the other hand (Venice and the pollution of cruise ships, the acidity of the water which attacks the foundations of ancient palaces).

For his sculptures, Philippe gives free rein to his personal experiences which result in semi-figurative creations. He opts for recycling and thus gives a second life to wood, metal, and cement. He explains that these materials, by their form and their nature, give him the possibility of creating characters, which despite the defects of their supports, can take life. And as for these paintings, he uses primary colors as a reflection of these emotions. The drawing is geometric, no doubt, as he points out, the legacy of his Cartesian scientific training. But the need to express his vision, his feelings about the world around him, about the threats that weigh on him, allow him to create luminous, spiritual, sincere works. No doubt a way to soothe his fears.

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #I AM Magazine

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