Nicolas de Staël, un travailleur acharné

Publié le 7 Novembre 2023

Trois longues années ont été nécessaires au Musée National d’Art Moderne afin de réunir plus de 200 œuvres, certaines inédites car en collections privées, afin de nous offrir une nouvelle rétrospective de l’œuvre de l’exilé russe, naturalisé français, Nicolas de Staël (la dernière datait de 2003). En quinze ans, il produit 1100 peintures et tout autant de dessins.

Souvent présenté comme un beau visage, Nicolas de Staël, de son nom complet Nicolas Vladimirovitch Staël von Holstein, né en janvier 1914, est surtout un grand peintre de l’abstraction et de la figuration. Après la fin du régime tsariste en 1917, la mort de son père en 1921, puis sa mère en 1922, il est envoyé, avec ces deux sœurs Olga et Marina, à Bruxelles, chez Emmanuel Fricero qui les élèvera. C’est après avoir découvert les peintres hollandais aux Pays-Bas, que Nicolas de Staël s’inscrit à l’Académie des Beaux-arts de Saint-Gilles-Lez-Bruxelles ainsi qu’à l’Académie royale des Beaux-arts. Sa vie est une succession de souffrances, de luttes, de recherches et de découvertes, de réussites, notamment dans les dernières années de sa vie. Malgré les succès, son épouse et ses quatre enfants, Nicolas de Staël se suicide en se jetant du haut des remparts d’Antibes à l’âge de 41 ans (1955).

Pour cette rétrospective, les commissaires d’exposition ont choisi de revenir à l’essentiel : la peinture. A cela s’ajoutent certains aspects moins connus de de Staël : le dessin et les œuvres figuratives que l’on découvre dans les premières salles, notamment des portraits de femmes, des études de bateaux et Le Pont de Bercy, une huile sur toile totalement figurative datant de 1939.  Par la suite, l’abstraction prend le pas et le découpage des salles montre bien cette évolution et sa réflexion continue concernant la peinture. Si ses premières toiles sont difficiles, et que le spectateur doit se les approprier car elles sont souvent sombres, découpées, les dernières sont lumineuses, colorées. Celles-ci sont des paysages, des natures-mortes, et ces œuvres sont éblouissantes de beauté et de vie. Elles sont inspirées de ces nombreux voyages en Italie mais aussi de son installation dans le sud de la France.

Sa réussite tardive notamment avec son entrée dans les collections du Musée National d’Art Moderne de Paris, du MoMA de New York, ou bien la multiplication des expositions, le propulse comme une figure importante de la nouvelle génération des artistes peintres. Ses recherches et évolutions successives témoignent d’une quête picturale continue, d’une rare intensité, et d’une puissance toujours d’actualité aujourd’hui. A voir absolument.

L’exposition se poursuit jusqu’au 21 janvier 2024.
Musée National d’Art Moderne – 11 avenue du Président Wilson – Paris 16e

www.mam.paris.fr

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #Expositions

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