Publié le 7 Novembre 2023

Trois longues années ont été nécessaires au Musée National d’Art Moderne afin de réunir plus de 200 œuvres, certaines inédites car en collections privées, afin de nous offrir une nouvelle rétrospective de l’œuvre de l’exilé russe, naturalisé français, Nicolas de Staël (la dernière datait de 2003). En quinze ans, il produit 1100 peintures et tout autant de dessins.

Souvent présenté comme un beau visage, Nicolas de Staël, de son nom complet Nicolas Vladimirovitch Staël von Holstein, né en janvier 1914, est surtout un grand peintre de l’abstraction et de la figuration. Après la fin du régime tsariste en 1917, la mort de son père en 1921, puis sa mère en 1922, il est envoyé, avec ces deux sœurs Olga et Marina, à Bruxelles, chez Emmanuel Fricero qui les élèvera. C’est après avoir découvert les peintres hollandais aux Pays-Bas, que Nicolas de Staël s’inscrit à l’Académie des Beaux-arts de Saint-Gilles-Lez-Bruxelles ainsi qu’à l’Académie royale des Beaux-arts. Sa vie est une succession de souffrances, de luttes, de recherches et de découvertes, de réussites, notamment dans les dernières années de sa vie. Malgré les succès, son épouse et ses quatre enfants, Nicolas de Staël se suicide en se jetant du haut des remparts d’Antibes à l’âge de 41 ans (1955).

Pour cette rétrospective, les commissaires d’exposition ont choisi de revenir à l’essentiel : la peinture. A cela s’ajoutent certains aspects moins connus de de Staël : le dessin et les œuvres figuratives que l’on découvre dans les premières salles, notamment des portraits de femmes, des études de bateaux et Le Pont de Bercy, une huile sur toile totalement figurative datant de 1939.  Par la suite, l’abstraction prend le pas et le découpage des salles montre bien cette évolution et sa réflexion continue concernant la peinture. Si ses premières toiles sont difficiles, et que le spectateur doit se les approprier car elles sont souvent sombres, découpées, les dernières sont lumineuses, colorées. Celles-ci sont des paysages, des natures-mortes, et ces œuvres sont éblouissantes de beauté et de vie. Elles sont inspirées de ces nombreux voyages en Italie mais aussi de son installation dans le sud de la France.

Sa réussite tardive notamment avec son entrée dans les collections du Musée National d’Art Moderne de Paris, du MoMA de New York, ou bien la multiplication des expositions, le propulse comme une figure importante de la nouvelle génération des artistes peintres. Ses recherches et évolutions successives témoignent d’une quête picturale continue, d’une rare intensité, et d’une puissance toujours d’actualité aujourd’hui. A voir absolument.

L’exposition se poursuit jusqu’au 21 janvier 2024.
Musée National d’Art Moderne – 11 avenue du Président Wilson – Paris 16e

www.mam.paris.fr

Voir les commentaires

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #Expositions

Repost0

Publié le 27 Octobre 2023

 

Dès lors, la création picturale est son exutoire. Jacqueline Morandini est une peintre abstraite et pour se définir, évoque souvent son mentor, Solange Bertrand (1913 – 2011). Cette peintre – graveuse – sculpteure, dont quelques œuvres sont dans les collections des musées de Nice et d’Antibes, a été nommée chevalier des Arts et Lettres. Maître de l’abstraction géométrique, elle fut proche de Matisse et de Picasso, au point de les rencontrer régulièrement dans sa maison du sud de la France (années 50). Elle partageait ainsi des tranches de vie personnelle et artistique au point qu’ils l’influencèrent profondément dans son propre travail. Grâce à eux, elle a cassé son bagage académique et a suivi le crédo de Matisse :  la ligne, rien que la ligne ! Tout comme elle s’est librement inspirée de la période bleue de Picasso : elle a repris le bleu dans sa propre peinture. Sa vie a été son œuvre. Femme de caractère, femme au fort tempérament, elle a transmis à Jacqueline son goût du travail acharné pour parvenir à ce qu’elle voulait construire et transmettre.

C’est ce qu’a retenu Jacqueline Morandini : ne rien lâcher et travailler encore et encore afin d’arriver à la pureté de l’œuvre. Elle a aussi retenu que le concept permet la construction d’une peinture, qu’il est vital de trouver l’idée de base. La progression est ainsi constante, sans échecs. L’idée met un certain temps à germer, puis à être transcrite sur la toile. Ainsi la construction mentale passe par l’écrit puis par le pinceau pour s’exprimer. Tous les outils de l’homme sont utilisés : la pensée, le toucher, l’écrit, le mouvement.

From then on, painting has been her outlet. Jacqueline Morandini is an abstract painter and, to define herself, often refers to her mentor, Solange Bertrand (1913 - 2011). This painter-engraver-sculptor, some of whose works are in the collections of the Nice and Antibes museums, has been awarded the Chevalier des Arts et Lettres. A master of geometric abstraction, she was close to Matisse and Picasso, to the point of meeting them regularly at her home in the South of France (1950s). In this way, she shared slices of her personal and artistic life to such an extent that they had a profound influence on her own work. Thanks to them, she broke with her academic baggage and followed Matisse's credo: the line, nothing but the line! Just as she was freely inspired by Picasso's blue period: she took up blue in her own painting. Her life was her work. A woman of strong character and temperament, she instilled in Jacqueline a taste for hard work to achieve what she wanted to build and pass on.

This was Jacqueline Morandini's lesson: never give up and work again and again to achieve the purity of the work. She has also learned that the concept is the building block of a painting, that it is vital to find the basic idea. Progress is thus constant, with no setbacks. It takes time for the idea to germinate, then to be transcribed onto canvas. In this way, mental construction is expressed through the written word, then the paintbrush. All human tools are used: thought, touch, writing and movement.

Voir les commentaires

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #I AM Magazine

Repost0

Publié le 30 Août 2023

Comme chaque année depuis près de quinze ans, Bénédicte Lecat, déléguée pour les Alpes-Maritimes, la Slovénie et le Canada, présente une sélection de dossiers artistiques à la haute commission des récompenses de la Société Académique Arts Sciences Lettres. Voici les résultats (article dans le prochain numéro du magazine avec pour Regard Sur, Jacqueline Morandini) :

Les hautes commissions des récompenses de la Société Académique Arts-Sciences-Lettres ont "presque" fini leurs délibérations (un seul dossier en attente) et voici les résultats :
- Médaille d'or : Audrey Traini (peinture, Canada), Dominique Lecat (poésie, France)
- Médaille de Vermeil : Doris Bouffard (sculpture, Canada), Suzanne Anan (peinture, Etats Unis), Philippe Gorce (enseignant chercheur, France)
- Médaille d'argent : Bob Clyatt (sculpture, Etats Unis), Ovila Huard (peinture, Canada), Patricia Gagic (peinture, Canada), Sylvana Aymard (peinture, France), Jacqueline Morandini (peintre, France), Kathleen Pelletier (peinture, Canada)
- Médaille d'étain : Martine Perugini (peinture, France), Cécile Guth (peinture, France), Carole St-Germain (art digital, Canada)
- Médaille de bronze : Nancy Gollobin (Sculpture, Etats Unis), Pamela Kling Takiff (photographie, Etats Unis)
Félicitations à toutes et à tous et rendez-vous le 14 octobre pour la cérémonie.
Pluie de médailles pour les Artistes de Facec International

Voir les commentaires

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #Récompenses

Repost0

Publié le 25 Juillet 2023

Suzanne ANAN, savoir créer sa propre voie 

Lorsque Suzanne évoque les artistes qui l’ont marqués, elle nomme Georgia O’Keeffe et Artemisia Gentileschi. Deux femmes aux tempéraments affirmés qui l’inspirent de bien des façons. Elle est fascinée par la force de caractère de l’italienne du XVIIe siècle, son audace à vouloir être peintre dans un domaine exclusivement masculin, son ambition à réussir, sa capacité à transformer la violence en réussite personnelle flamboyante. Pour Georgia O’Keeffe, c’est son travail sur le gros plan notamment qui a transformé la vision du monde de Suzanne. Cette réflexion a d’ailleurs été le sujet d’une douzaine de toiles, portant le titre de “Georgia“, évoquant des natures et exposées durant plusieurs années dans la section maternité d’un hôpital. Et la vie faisant bien les choses, Suzanne a passé un mois en résidence artistique au Ghost Ranch, le domaine privé de la peintre américaine en Arizona (2023). Georgia O’Keeffe a en effet, acheté cette vaste propriété en 1940 et en fait un lieu de ressourcement, de cicatrisation des blessures provoquées par les multiples infidélités de son mari, le photographe et galeriste, Alfred Stieglitz. Elle choisira de s’y retirer définitivement en 1949 et y travaille de façon frénétique, oubliant pistils, pétales et corolles en gros plan (symbole d’une sexualité assumée) au profit de squelettes d’animaux, de paysages désertiques, et de nouvelles teintes telles que l’ocre et le bleu.

When Suzanne talks about the artists who influenced her, she names Georgia O'Keeffe and Artemisia Gentileschi. Two women with assertive temperaments who inspire her in so many ways. She was fascinated by the strength of character of the 17th-century Italian, her audacity in wanting to be a painter in an exclusively male field, her ambition to succeed, her ability to transform violence into flamboyant personal achievement. For Georgia O'Keeffe, it was her work on close-ups that transformed Suzanne's vision of the world. In fact, this reflection was the subject of a dozen paintings bearing the title "Georgia", evoking natures and exhibited for several years in the maternity ward of a hospital. And as life goes on, Suzanne spent a month in artistic residency at Ghost Ranch, the American painter's private home in New Mexico nestled in 21,000 acres of mountains and desert. Georgia O'Keeffe bought this vast property in 1940 and used it as a place to recharge her batteries and heal the wounds caused by the multiple infidelities of her husband, photographer, and gallery owner Alfred Stieglitz. She chose to retire there permanently in 1949 and worked frantically, forgetting pistils, petals, and close-up corollas (symbols of an assumed sexuality) in favor of animal skeletons, desert landscapes and new hues such as ochre and blue.

Voir les commentaires

Publié dans #I AM Magazine

Repost0

Publié le 20 Juillet 2023

Sous l’impulsion de David Lisnard, la Mairie de Cannes, dans le cadre de sa programmation estivale, organise depuis 2015 le Musée Éphémère du Cinéma. Cet événement culturel incontournable de l’été revient dans le Hall Méditerranée du Palais des Festivals et des Congrès pour sa huitième édition, du mardi 11 juillet au dimanche 27 août 2023.


Ouvert à tous, ce musée temporaire imaginé par la municipalité cannoise est entièrement dédié à l’univers du 7e art. Il présente cette année une exposition consacrée à une icône du cinéma français : Romy Schneider.
« Romy Schneider, l’exposition » dévoile comment la petite fiancée autrichienne est devenue une icône du cinéma français, à la fois solaire et proche, bien décidée à s’émanciper de Sissi, multipliant choix audacieux et collaborations avec les plus grands : Luchino Visconti, Orson Welles, Otto Preminger, Alain Cavalier, Henri Georges Clouzot, Joseph Losey, Claude Sautet, Costa-Gavras, Claude Chabrol, etc.
Costumes, affiches, photographies, rares archives, interviews et extraits de films racontent cette quête de travail et de liberté qui a fait de Romy Schneider une actrice en majesté, en qui toutes et tous aiment se projeter et se reconnaître.


En marge de cette exposition, la Mairie de Cannes propose :

  • Les ateliers du Musée Ephémère en partenariat avec l’association Cannes Cinéma
  • Une exposition de photographies réalisées par la famille cannoise Traverso intitulée « Romy Schneider, un mythe éternel à Cannes ».

Voir les commentaires

Publié dans #Expositions

Repost0

Publié le 20 Juillet 2023

Jusqu'au vendredi 10 novembre 2023, la Mairie de Cannes présente au musée des explorations du monde, l’exposition Chamanes. Dialogues avec l’invisible. Conçue pour un large public, cette exposition offre une immersion captivante dans l’univers mystérieux et déroutant du chamane, personnage central de nombreuses sociétés traditionnelles.


À travers un ensemble exceptionnel de 150 objets et œuvres d’art provenant d’une vingtaine de pays répartis sur les cinq continents, l’exposition propose un panorama mondial des pratiques chamaniques, en insistant sur la diversité des contextes culturels, et fait la part belle à une approche sensible du sujet. Le parcours, composé de huit salles thématiques (370 m²) est jalonné d’installations expérientielles inédites, conçues et réalisées dans le cadre de résidences d’artistes, qui contribuent à stimuler l’imaginaire du visiteur et à susciter les questionnements.


Accompagnée de documents audiovisuels, de citations et de textes didactiques, la sélection d’objets permet d’évoquer à la fois les régions phares du chamanisme (Sibérie, Arctique, Amazonie, Himalaya, Amérique du Nord) et des aires géographiques moins couramment associées à ce phénomène (Indonésie, Philippines, Australie, Kenya, Japon, Inde). Elle donne ainsi un aperçu inédit de la conception chamanique du monde, à travers la relation à l’environnement naturel et au domaine de l’invisible.
Une attention particulière est portée à la qualité du contenu didactique, de l’iconographie et des objets exposés. La rigueur du propos et la pertinence des œuvres ont été validées par un comité scientifique, composé de quatre spécialistes : François Pannier (commissaire scientifique), Charles Stépanoff (directeur d'études à l’École des hautes études en sciences sociales), David Andolfatto (docteur en archéologie) et Adrien Viel (docteur en ethnologie et réalisateur de films documentaires).

L’exposition occupe huit salles du musée, sur une surface totale d’environ 370 m2. Le visiteur est invité à y découvrir une sélection exceptionnelle de 150 objets ethnographiques et œuvres d’art provenant de 19 pays, répartis sur les cinq continents. La plupart des objets ont été utilisés ou créés par des chamanes, dans un contexte traditionnel. Certaines œuvres, d’inspiration chamanique, ont été créées par des artistes autochtones (art inuit contemporain).
Les objets et œuvres exposés sont accompagnés de textes, de citations, de reproduction de photographies qui permettent au public de s’imprégner des différents contextes culturels évoqués et d’aborder, au gré du parcours, les grands thèmes suivants :

  • qu’est-ce qu’un chamane ?
  • comment devient-on chamane ?
  • communiquer avec les esprits
  • la relation aux autres espèces
  • la panoplie du chamane
  • maladie, guérison et mort
  • un aperçu de l’invisible

     

Voir les commentaires

Publié dans #Expositions

Repost0

Publié le 22 Juin 2023

Exposition du 7 juillet – 18 septembre 2023

Du vendredi 7 juillet au lundi 18 septembre 2023, la Mairie de Cannes présente à la Villa Domergue, une exposition consacrée à l’œuvre de Jean-Gabriel et Odette Domergue, couple d’artistes à l’origine de ce paradis cannois.


Les époux Domergue s’installent à Cannes dès le début des années vingt pour participer à la haute saison cannoise (l’hiver à l’époque). Ils séjournent dans la villa Canaletto à la Bocca, route de Fréjus, et partagent leur vie entre Cannes et Paris, passant six mois par an sur la côte d’Azur. Dès cette époque, leur villa était le lieu de fêtes et réjouissances exceptionnelles qui rythmaient la vie mondaine de la ville.


En 1926, le couple Domergue achète un terrain faisant partie du lotissement Isola Bella, situé sur les hauteurs de Cannes et avec l’aide des architectes Emile Molinié et Charles Nicod, ils conçoivent la maison de leurs rêves, inaugurée en 1936. Elle est élaborée avec des matériaux prélevés sur le terrain. Le jardin de la villa s’inspire d’un dessin à la sanguine d’Honoré Fragonard, représentant la villa d’Este située à Tivoli, non loin de Rome. D’une superficie de 1.5 hectare, il abrite un chemin bordé de cyprès conduisant à la villa et est peuplé de sculptures d’Odette Domergue.


Le 19 novembre 1967, Odette Domergue ouvre les portes de la villa au public pour présenter des œuvres de son époux. À sa mort le 17 novembre 1973 elle lègue la villa et son contenu à la ville de Cannes. Le legs est définitivement accepté le 22 août 1979. Depuis 2000, le couple repose dans les jardins de la villa, dans un tombeau réalisé par Odette Domergue. En 1993, la villa et ses jardins sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques.

 

Voir les commentaires

Publié dans #Expositions

Repost0

Publié le 7 Juin 2023



Pablo Picasso mourait le 8 mars 1973, laissant derrière lui une œuvre monumentale que se partageront ses enfants, ses petits-enfants et l’Etat Français. Grâce à la dation réalisée par les héritiers du peintre espagnol, sont nés notamment le Musée Picasso à Paris, le Musée Picasso à Antibes et la Fondation Picasso à Barcelone. Pour célébrer le cinquantième anniversaire de cette disparition, le Musée Picasso d’Antibes a choisi de revenir sur les dernières années de vie de l’artiste, de 1969 à 1972. Pour ce faire, 40 œuvres ont été sélectionnées et prêtées par le Musée National Picasso et des collectionneurs privés.

Cette exposition fait ainsi écho aux deux dernières expositions présentées au Palais des Papes en 1970 puis en 1973. A cette époque, le maître a lui-même choisi les œuvres qu’il souhaitait montrer, sans réel fil conducteur. Il s’agissait plutôt d’une ballade dans ses dernières créations : des grands formats aux cadrages rapprochés. Mais ces expositions ont été mal reçues par le public : au-delà du grand nombre présenté, près de 200, les peintures étaient accrochées trop près les unes des autres, et pour beaucoup ont été considérées comme crues et brutales.

Les années 70 sont marquées par les nouvelles recherches que sont les happenings, l’art conceptuel, le minimalisme. La mort en 1954 de Matisse fait dire à Picasso qu’il est le dernier représentant des grands peintres. Il craint que l’académisme disparaisse, lui qui est un grand dessinateur. De plus, il est profondément marqué par son opération de l’estomac. Elle date de 1965 mais la convalescence fut longue et douloureuse, et surtout, celui qui s’appelait le Minotaure, ce personnage fort, très sexualisé, a perdu sa libido. Il se sent diminué et il retranscrit dans ces œuvres cette perte. Les peintures sont brutales et pour certaines, très érotiques. Le phallus, symbole même de ce qu’il était, est régulièrement présent comme dans la toile intitulée Dimanche. Autre aspect important, Picasso commence à dater ses peintures, comme si l’urgence de créer passe aussi par la marque du temps à imprimer sur la toile.

L’influence espagnole est visible dans de nombreuses œuvres : les couleurs sont chaudes, vives, de vrais camaïeux de rouge et des traits jaunes symbolisant le drapeau espagnol. Et les sujets sont, dans la première salle, liés à des personnages forts, virils comme le Mousquetaire, épée, costume militaire et feutre sur la tête. Et l’on retrouve dans ces dernières œuvres tout ce qui caractérise Picasso : la composition, la lumière, la ligne, la deuxième dimension, et la maîtrise de la couleur.

La tradition étant importante, Picasso l’inclut dans plusieurs œuvres, notamment la Femme à l’oreiller. Ce nu déconstruit est à voir de loin afin de mieux percevoir la position inspirée du Bain Turc signé Ingres. Le classicisme reste vital pour l’artiste, et pourtant il montre également qu’il est capable de mélanger toutes les techniques : tachisme, amas de peinture, lavis. Il ose tout, il fait « sauter » les dernières barrières, mais évoque aussi ce qu’il a apporté à la peinture, la deuxième dimension. Un portrait est représenté de profil et de face, comme dans le Baiser datant de 1969 : Picasso est représenté de face, Jacqueline de profil, en totale soumission à son époux.

Et l’on termine par une salle de portraits où tout ce qu’il a peint, dessiné, interprété, réinterprété, est présent : la couleur, les deux dimensions, l’Espagne, la littérature. Tout ce qu’est Picasso.

Voir les commentaires

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #Expositions

Repost0

Publié le 21 Mai 2023

Natalie Portman est une actrice connue qui pour son nouveau rôle choisit l'immersion dans la famille de Julianne Moore afin de mieux appréhender son rôle et la femme qu'elle va interpréter à l'écran. 
Julianne Moore est celle par qui le scandale est arrivé : elle a séduit un homme beaucoup plus jeune qu'elle, à peine majeur, alors qu'elle était déjà mariée et mère de quatre enfants. S'en suit une histoire tordue qui n'est pas s'en rappeler celle de Mary Kate Letourneau, institutrice américaine tomber amoureuse de son élève, avec qui elle finira par construire une nouvelle famille. Qui manipule qui ? C'est la question que l'on se pose : Julianne Moore vis-à-vis de son mari?  Natalie Portman, révélatrice des dysfonctionnements familiaux ? 
Ici, malgré la qualité d'interprétation de Julianne Moore qui retrouve pour la quatrième fois Todd Haynes et Natalie Portman, excellente dans son jeu, le film est long, lent, et l'on passe allégrement à côté de cette histoire sans réelle émotion.  

Natalie Portman is a well-known actress who, for her new role, has chosen to immerse herself in Julianne Moore's family, in order to better understand her role and the woman she will play on screen. 
Julianne Moore is the one who caused the scandal: she seduced a man much younger than herself, barely of age, when she was already married with four children. What follows is a twisted story not unlike that of Mary Kate Letourneau, an American schoolteacher who fell in love with her pupil, with whom she ended up building a new family. Who's manipulating whom? That's the question on everyone's lips: Julianne Moore in relation to her husband?  Or Natalie Portman, revealing family dysfunction? 
Here, despite the quality of Julianne Moore's performance, which reunites her with Todd Haynes for the fourth time, and Natalie Portman's excellent acting, the film is long and slow, and we happily miss out on this emotionless story.

Voir les commentaires

Rédigé par Bénédicte LECAT

Publié dans #Cinéma

Repost0

Publié le 19 Mai 2023

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, sortie le 28 juin. A découvrir avec un grand pot de popcorn.

Présenté hors compétition, Indiana Jones a réussi son tour de force de séduire les festivaliers cannois.
L'organisation du Festival a tenu tout comme ce fut le cas pour Tom Cruise en 2022, à récompenser l'acteur qui débuta sa carrière il y a 50 ans dans American Graffiti, et lui a remis une palme d'or d'honneur. Celui qui participa à de nombreuses sagas, comme Star Wars, Indiana Jones, Blade Runner, ou Jack Ryan, a reçu ce prix avec une très grande émotion. Il a tenu à remercier l'organisation mais avant tout, nous, le public pour l'avoir suivi dans toutes ces aventures et ces choix cinématographiques. 

Pur produit d'aventure, la saga compte à son actif quatre premiers épisodes, dont le dernier fut un échec. Ici, Indiana Jones n'est plus l'homme fort et aventurier que l'on a découvert avec la quête de l'Arche d'Alliance il y a plus de 42 ans. Le professeur Jones est un homme vieillissant, bientôt à la retraite, qui a perdu beaucoup, entraîné dans une folle aventure par sa filleule qu'il n'a pas vu depuis 18 ans. Il retrouve alors son chapeau, son blouson, son fouet, son humour grinçant et embarque pour le Maroc, la Sicile, la Grèce où il combat toujours les "méchants", ici un redoutable nazi interprété par le danois, souvent abonné aux rôles d'hommes cruels, Mads Mikkelsen. Et l'on retrouve tout ce que l'on aimé dans cette saga : les rebondissements, les cascades, et merci à James Mangold pour tous ces petits clins d'oeil qu'il a fait aux inconditionnels de l'archéologue, la salle a d'ailleurs beaucoup ri et applaudi. Notamment la scène de l'interrogatoire en deepfake dans le château nazi, qui n'est pas sans rappeler celle de la Dernière Croisade. 
 

Indiana Jones and the Dial of Destiny, out June 28. To be discovered with a big pot of popcorn.

Presented out of competition, Indiana Jones succeeded in seducing Cannes festival-goers.
As was the case for Tom Cruise in 2022, the Festival organization was keen to reward the actor who began his career 50 years ago in American Graffiti, and awarded him an honorary Palme d'Or. The actor who has been involved in many sagas, including Star Wars, Indiana Jones, Blade Runner and Jack Ryan, received the award with great emotion. He thanked the organization and, above all, us, the public, for having followed him in all his adventures and cinematographic choices. 

A pure product of adventure, the saga boasts four first episodes, the last of which was a failure. Here, Indiana Jones is no longer the strong, adventurous man we discovered with the quest for the Ark of the Covenant over 42 years ago. Professor Jones is an aging man, soon to retire, who has lost a lot, drawn into a mad adventure by his goddaughter, whom he hasn't seen for 18 years. He finds his hat, his jacket, his whip, his wry sense of humor and sets off for Morocco, Sicily and Greece, where he always fights the "bad guys", in this case a fearsome Nazi played by Mads Mikkelsen, a Dane with a reputation for playing cruel men. And we find everything we love in this saga: the twists and turns, the stunts, and thanks to James Mangold for all the little winks he made to the archeologist's die-hard fans, the audience laughed and applauded. Particularly the deepfake interrogation scene in the Nazi castle, reminiscent of the one in The Last Crusade.

Voir les commentaires

Publié dans #Cinéma

Repost0